Oiseau en sécurité
Triompher des difficultés

Routine, stabilité, sécurité : pour ou contre ?

Aujourd’hui, je vous propose un petit jeu. Une simple interrogation appliquée à trois mots, à trois concepts. Ces concepts ? La routine, la stabilité et la sécurité. L’interrogation ? Pour ou contre ? À vous de choisir, à moi de discuter!

Routine : pour ou contre ?

Avant de choisir, rappelons un instant ce qu’est une routine. Selon notre ami Google (ou plutôt, Le Robert), il y a deux définitions possible :

  1. Habitude d’agir ou de penser devenue mécanique.
  2. L’ensemble des habitudes et des préjugés considérés comme faisant obstacle au progrès.

Nous avons donc à la fois l’idée de machine, d’automatisme non raisonné, et à la fois l’idée de barrière à notre évolution. Je ne sais pas vous mais ça me donne envie de dire…

Contre

Soyons honnête, l’idée de vivre tel un automate, un robot sans cœur et sans cervelle, ça ne me donne pas très envie. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que j’avais déjà écrit 3 conseils pour ne pas devenir une intelligence artificielle!

Les robots, c’est drôle dans les films. Ca peut même être pratique (pensez à ce robot de cuisine qui vous permet de faire autre chose pendant que votre plat se cuit tout seul à vitesse grand V). Et, franchement, sans ordinateurs, nous ne ferions plus grand chose à l’heure actuelle. Mais ce n’est pas pour autant que nous avons envie de les remplacer, n’est-ce pas ? Nous les avons créés pour qu’ils nous remplacent nous!

Bref, ce n’est pas terrible. Et puis, ce n’est pas pour rien que j’avais aussi écrit un article pour casser la routine. Quand il n’y a aucune surprise qui nous attend de la semaine (ou du mois), ça devient très vite insupportable!

La vie naît de l’imprévu. Elle naît du chaos.

Cela dit… ai-je vraiment envie de vivre dans le chaos ?

Pour

À bien y réfléchir, avoir certaines routines, ça fait quand même du bien! Vous ne trouveriez pas ça fatiguant de devoir à chaque fois réfléchir comment vous brosser les dents ? Comment prendre le savon pour vous laver ? Comment mettre votre pantalon ? Faire vos lacets ? Rentrer chez vous ? Comment lire un mot ?

Non, il n’y a pas à dire, il y a des habitudes qui sont nécessaires. Ca permet à notre cerveau de garder sa capacité de réflexion et de prise de décision pour des choses plus inhabituelles, qui auront un impact plus grand (au moins à court terme) si la décision n’est pas prise. Ou prise sans réflexion.

Soleil derrière nuages
En Belgique, j’ai l’habitude des nuages… Hé ben je les photographie quand même en Grèce pour montrer que le soleil peut se cacher derrière!

Imaginez, vous rentrez chez vous. Bien sûr, vous ne réfléchissez pas au chemin. Ni à votre mode de transport. Vous les connaissez par cœur. Ca fait partie de ces routines que l’on est content d’avoir. Mais, à un moment, pendant ce trajet, une voiture arrive à toute vitesse sur le côté. Vous la voyez et, juste à temps, vous avez la réaction qu’il faut. Vous changez de direction, vous freinez, vous ralentissez, vous vous arrêtez,… Bref, vous évitez la collision.

Ce type de décision n’est possible que parce que le reste ne vous demande aucune décision consciente, aucune réflexion.

En tout cas, personnellement, je me sens plus rassurée dans ce sens-là!

(Petite précision, ces décisions et réactions sont plus faciles lorsqu’on se repose suffisamment. J’ai longtemps négligé mon sommeil, je ne vous le recommande pas!)

Bref, il est temps de passer au point suivant.

Stabilité : pour ou contre ?

Je vais vous embêter, mais j’ai à nouveau recherché la définition, pour être certaine que l’on parle bien de la même chose.

  1. Caractère de ce qui tend à demeurer dans le même état.
  2. État d’une construction capable de demeurer dans un équilibre permanent.

Pour

Personnellement, je préfère de très loin que le building dans lequel je vis soit dans cet état d’équilibre permanent!

Bon. D’accord. Je voulais évidemment parler d’avantage de la première définition que de la deuxième. Alors. Pour la première ?

Hé bien, oui. J’ai bien l’intention de rester en un seul morceau, autant que faire se peut. Je sais. C’est déjà raté. On a retiré mes dents de sagesse. Mais je tends quand même vers cette idée de rester dans le même état n’est-ce pas ?

Et puis, s’il y a bien quelque chose dont je suis persuadée, c’est que je suis toujours la même que lorsque j’étais enfant. Oui, j’ai grandi. Oui, j’ai plus d’expérience. Et, j’ai plus de souvenirs. Et oui, je n’habite plus au même endroit. C’est vrai, j’ai plus de connaissances. Je parle plus de langues. Mais tout ça a-t-il réellement une importance ? Je suis toujours moi-même après tout! Et c’est ma vie!

Ma vie ? Ah oui mais…

Contre

Dans la vie, le seul moment qui a un sens, c’est celui qu’on vit maintenant. Dans le présent. Pas dans le passé. Et puis, comme je le disais encore la semaine passée, je n’ai pas envie d’avoir la même vie dans 5 ans. J’ai donc envie de changements.

À la réflexion, l’instabilité fait aussi partie de la vie. C’est comme lorsqu’on marche. Lorsque nous mettons un pied devant l’autre, pour faire passer notre poids de l’un à l’autre, nous sommes obligés d’avoir un moment d’instabilité. Il y a toujours un instant où nous sommes en complet déséquilibre. Nous ne nous en rendons pas compte, évidemment, mais nous vivons dans l’instabilité dès que nous nous levons.

Pour avancer, nous sommes obligés de laisser un bout de stabilité derrière nous pour pouvoir atteindre le bout suivant.

7 jours pour rompre le cycle infernal du métro, boulot, dodo

Téléchargez votre guide gratuit pour démarrer votre nouvelle vie loin de cette vie morne et sans saveur! Le mode automatique ? Le stress ? Au revoir!

Un peu comme lorsque nous montons des escaliers. Nous sommes d’abord tranquillement sur une marche mais nous voulons monter sur la suivante. Pour cela, nous n’avons pas le choix : il faut faire cet effort. Pousser. Utiliser ses muscles. Faire preuve de volonté pour nous arracher à la gravité qui nous force à rester sur la marche du bas.

Il est naturel de chercher la stabilité mais y rester trop longtemps restreint notre champ de vision.

Sécurité

C’est la dernière pour la route, promis! Le Robert nous dit que la sécurité c’est

  1. État d’esprit confiant et tranquille d’une personne qui se croit, se sent à l’abri du danger.
  2. Situation tranquille qui résulte de l’absence réelle de danger.

Alors, sans hésiter :

Pour

Dois-je vraiment expliquer pourquoi ? Vous avez la notion d’être hors de danger, d’être en confiance et d’avoir la tranquillité d’esprit. Je signe à deux mains!

C’est d’ailleurs pour ça que la plupart des lois ont été écrites d’ailleurs, c’est pour nous mettre hors de danger. C’est également la raison de nos progrès technologiques. Nous nous sommes mis à l’abri de l’ours qui hantait nos forêts à notre recherche. Oui oui. Mon ennemi est un ours. Essayez de trouver une loi qui autorise un ours de se promener en ville!

Saucisses barbecue
C’est l’ours qui a peur!

OK! J’ai compris! Vous voulez que je sois un peu plus sérieuse ?

Parlons de l’opposé alors. Le fait d’avoir sa vie en danger, d’être sur le qui-vive et en stress constant. Dois-je vous faire un dessin pour montrer que ce n’est pas bon pour notre santé ?

Donc bien sûr que la sécurité, c’est important. C’est absolument nécessaire!

Vraiment ?

Contre

Bien sûr, je ne vais pas remettre en doute ce que j’ai dit plus haut. Mais il y a une subtilité dans le fonctionnement de notre cerveau qui fait que cette sécurité peut être un piège. Au moins, la partie concernant la perception du danger et de la douleur.

Sans rentrer dans les détails, tout ce qui est inconnu est lié dans notre fort intérieur à un danger potentiel. Malgré notre évolution de mode de vie au cours des siècles, le fait d’explorer un endroit inconnu (physiquement ou mentalement parlant) est associé à cette possibilité de mettre notre vie en danger. Et ça, le cerveau n’aime pas.

C’est donc pour ça qu’on a tendance à s’enfermer dans des habitudes. Les routines, on connaît!

Le problème est donc à nouveau le fait de faire du sur-place. Et lorsqu’on n’avance pas, c’est comme si on régressait.

Alors, au bout du compte, est-ce que ce sentiment de sécurité est réellement une bonne chose à toujours garder à ses côtés ?

Conclusion : pour ou contre ?

Les deux mon commandant!

– Je vous ai demandé de choisir!
– Chef, oui chef!
– Alors! Pour ou contre ?
– Les deux, chef!

Bon. Je me calme.

Comme pour tout dans la vie, il s’agit avant tout d’une question d’équilibre. Et comme nous sommes tous unique, il n’y a pas de recette magique sur où placer le curseur.

Dans mon cas, pour caricaturer un peu, je suis pour les routines. J’en installe de nouvelles lorsque je veux changer quelque chose dans ma vie. Un pas à la fois, n’est-ce pas ? Mais pas question pour autant que toutes mes journées se ressemblent! Et encore moins mes semaines et mes mois. Je laisse toujours de la place pour les imprévus et l’improvisation.

Concernant la stabilité, la question est un peu plus complexe et dépend à la fois de mon humeur, du moment de l’année et du domaine de vie auquel je pense. J’aime une certaine stabilité dans mes interactions avec mes proches et, pourtant, j’aime rencontrer de nouvelles personnes. J’aime le fait de vivre dans un appartement et pourtant je sais qu’un jour ou l’autre je partirai vivre en nomade pendant au moins plusieurs mois à travers le monde.

Et puis, évidemment, j’aime le fait que ma sécurité physique ne soit pas mise en jeu à chaque fois que je mets un pas hors de mon bâtiment… Et encore. Le risque zéro n’existe pas, évidemment. Et je ne rentrerai pas dans le sujet des rues plus ou moins sure. Nous avons tout-de-même la chance de vivre majoritairement dans des endroit où nous sommes en sécurité. Pourtant, toute ma vie, lorsque je me suis retrouvée face à un choix sur le chemin à prendre, j’ai toujours pris le plus compliqué à mes yeux. Consciemment ou inconsciemment. Pour le challenge ou par envie. Pour fuir l’ennui ou pour éviter le connu.

Oui. Je crois que j’aime cette insécurité. Elle est ma meilleure amie depuis mon enfance. Peut-être que je pourrai vous aider un jour à mieux l’appréhender.

Et vous, pour ou contre ? Dites le moi en commentaire!

À bientôt pour encore rêver, voyager et être soi-même.

Amandine

Partager :

16 commentaires

  • Cédric

    J’ai choisi le déséquilibre calculé.
    Comme tu le relèves ne pas se mettre un peu en danger ne permet pas de faire de nouvelles choses et fait donc glisser vers une monotonie un peu triste en soi.

    La prise de risque ne veut pas dire inconscience heureusement.

    Mais elle permet d avancer à grand pas en de laissant aller un peu à ce que nous propose la vie

    Le lâcher prise est au bout du chemin

  • Dédé

    (alors pour commencer, sache que la première fois que mes yeux se sont posés sur le titre de cet article, j’ai lu « poutine » au lieu de « routine », j’ai donc lu tout l’article avec un goût de patate-sauce brune-fromage scrouik scrouik dans la bouche !). Mais sinon, je suis tout à fait d’accord avec toi sur l’importance de trouver l’équilibre. J’adore avoir des routines, ma stabilité, ma sécurité, mon cocon, mais je crois que c’est pour le plaisir de les briser de temps en temps, apprendre de nouvelles choses, être créative… et d’y revenir ensuite !

  • Gaëlle

    Tous ces choix sont presque philosophiques… J’aime beaucoup ta présentation en pour et contre. J’aime les routines parce qu’elles me stabilisent et me permettent d’être efficaces, mais je les déteste car j’ai l’impression de tuer ma créativité.
    Parlons de la sécurité, rassurante, elle permet de regarder au loin sans se poser de question, mais j’ai failli me perdre dans toute cette garantie de bonheur.
    Merci Amandine de me rappeler que rien n’est blanc ou noir…

    • Amandine Bertrand

      Merci à toi pour ton commentaire 🙂 D’ailleurs, tu m’as rappelé à quel point la créativité a besoin d’espace tout en ayant un cadre. C’est un bel exemple de cette complémentarité du pour et du contre!

  • Delphine

    Très beau sujet car j’ai le sentiment que nous sommes constamment en train d’osciller entre sécurité/désir de liberté, routine/grain de folie… Ni pour, ni contre me concernant. Je pense que cela dépend de la priode de vie dans laquelle on se trouve (jeune couple, jeune parent, crise de la quarataine…), de nos expériences, de là où nous en sommes dans la pyramide de Maslow, de nos croyances, de nos valeurs… Je pense aussi qu’au final, c’est un bon équilibre à trouver car aller dans un excès est le meilleur moyen de tout faire voler en éclat pour aller s’engoufrer dans l’excès opposé. Bref, un sujet qui m’inspire 😉

  • David J

    Tu en es venue à la même conclusion que j’en avais fait. On vante beaucoup les routines, et moi j’ai toujours détester ça. Puis, à la réflexion faites, certaines sont bien utiles. C’est donc un équilibre à avoir. Routines qui contribuent à notre avancées, bien être etc > à garder, routines obsolètes, à remplacer. Et enfin, avoir des moments de surprises de temps à autre. Un équilibre fort efficace. Merci pour ton article qui va faire gagner du temps à ceu qui posent la question sur l’efficacité des routines 🙂

    • Amandine Bertrand

      Merci à toi pour ce commentaire! J’espère effectivement qu’il aura cet effet. Ca m’a demandé aussi beaucoup de temps de réflexion et d’expérience dans un sens et dans l’autre pour parvenir comprendre qu’il me fallait trouver un équilibre… et trouver celui qui me convenait!

  • yseult

    Hello!
    Très sympa ce modèle. Et bien puisqu’il faut faire un choix ….
    Je dis contre.
    Même si je trouve que la routine peut avoir du bon. 🤣
    J’adore casser les routines.

  • Sandra

    Jusqu’en 2020, j’étais totalement pour la routine. Mais après un an comme ça, insatisfaisant, je pense que je suis prêt à la casser au plus vite 🙂 Merci pour l’article

    • Amandine Bertrand

      De rien! Merci à toi pour le commentaire! Si tu as besoin de pistes pour t’aider à casser cette routine, n’hésite pas à télécharger les étapes pour sortir du métro, boulot, dodo. Il y a déjà des trucs qui sont donnés dedans. Sinon, tu peux évidemment me contacter 😉

  • Christophe

    Salut Amandine,
    Très bel article, il m’a fait réfléchir et comme tu l’as si bien rédigé, m’a prouvé que rien était tout noir ou tout blanc. Merci pour tes articles qui nous permettent de pousser la réflexion un peu plus loin que le bout de notre nez. Continue comme cela. Christophe

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *