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Vivre ses émotions

Vivre ses émotions. Je ne sais pas vous, mais j’ai l’impression que c’est tabou. Être joyeux, ça va mais à condition de ne pas être trop expansif. Être surpris, limite, c’est comique. Mais pour les autres, c’est une autre histoire. Peut-on réellement être triste ? Ou en colère ? Peut-on avoir peur ou être dégoûté ?

Vous pouvez, évidemment, télécharger l’épisode pour l’écouter hors ligne (pour ça faites un clic droit ici, puis cliquez sur “Télécharger” pour le recevoir sur votre appareil). Vous pouvez aussi l’écouter sur vos plateformes de podcast favorites. Donc libre à vous de m’écouter pendant que vous conduisez, que vous faites la vaisselle ou que vous faites vos courses!

Pourquoi est-ce que je parle de ça aujourd’hui ? Tout simplement parce que la semaine passée, j’ai pris le temps de vivre mes émotions. Et qu’est-ce que ça m’a fait du bien! Alors, du coup, au vu de tout ce que je ressentais, ça a voulu dire que je n’ai pas écrit. Je n’ai donc pas publié d’article le week-end passé.

Ca n’arrivera évidemment pas souvent, mais parfois, contrairement à ce que nous dicte notre société, vivre ses émotions est le plus beau cadeau que nous puissions nous faire. Mieux, c’est le plus beau cadeau que nous puissions faire aux autres. Et quand je dis « parfois », ça devrait plutôt être « souvent ».

Les émotions sont des indicateurs. Elles nous indiquent quand nous allons bien ou pas, quand nous sommes en accord avec une action ou une scène que nous voyons. Elles nous indiquent aussi lorsque nous serions mieux en changeant certains aspects de notre quotidien ou, carrément, de notre vie.

Alors pourquoi les réprimer ?

Si l’on tape le mot « émotions » dans Google, la première chose qui apparaît est, évidemment, la définition. Celle-ci dit :

État affectif intense, caractérisé par des troubles divers (pâleur, accélération du pouls, etc.).

Ou encore

État affectif, plaisir ou douleur, nettement prononcé.

Je trouve qu’il y a deux caractéristiques qui ressortent de ces définitions. La première, c’est l’intensité. Une émotion, apparemment, ne peut pas être légère. Pourquoi ? Lorsque je suis assise dans mon salon, en train d’écouter de la musique, et que je me sens bien, juste bien, n’est-ce pas censé aussi être une émotion ? N’est-ce pas déjà un signal que cette situation me convient ?

Et puis, la deuxième caractéristique que je vois dans ces définitions, c’est le côté « trouble ». Certes, les émotions sont caractérisées par des manifestations physique. Mais le mot « trouble » et les exemples donnés, donc la pâleur et l’accélération du pouls, n’ont pas nécessairement une connotation positive à mes oreilles. N’est-ce donc pas passer à côté de l’importance qu’ont nos émotions dans nos vies ?

D’ailleurs, lorsque je descends un peu plus sur la page que Google m’affiche, je suis de plus en plus perplexe… Tiens. Perplexe. Ne serait-ce pas une émotion ça ?

Bref. Après les différents liens traitants de façon plus ou moins descriptive des émotions et des différents types que l’on peut retrouver, je me retrouve face à un lien pour apprendre aux enfants à gérer leurs émotions.

Évidemment, je comprends l’utilité d’apprendre cette gestion d’émotion. Ce serait un peu le boxon si, en société, tout le monde se mettait à chialer ou à crier au moindre désagrément. Mais…

À quel moment nous apprend-on à écouter nos émotions ? À quel moment nous rappelle-t-on qu’elles sont nécessaires et en aucun cas un désagrément ?

Pour être honnête avec vous, je me rappelle avoir eu très difficile à gérer mes émotions étant enfant. Mais, comme pour tout ce que je prends la peine de travailler, je m’améliore. Et j’ai l’art de pousser mon perfectionnisme à un stade avancé, peu importe le domaine. Donc, niveau émotion, malgré ma difficulté, je suis parvenue à si bien les maîtriser que je me retrouve, à l’heure actuelle, un peu désemparée lorsqu’il  s’agit de nommer ce que je ressens.

Tiens… Désemparée. Ca aussi, ça ressemble à une émotion.

J’ai donc appris à gérer mes émotions, comme la société nous apprend à le faire. Ne pas faire de vague. Toujours sourire. Toujours acquiescer. Ne pas contrarier. Faire attention à la façon dont je m’exprime. Faire attention aux mots que j’utilise.

Et vous savez quoi ? J’ai tellement maîtrisé cette compétence que j’en ai fait une force. Être capable de parler de tout avec tout le monde, être capable d’une productivité sans égale et d’une organisation sans faille pour toujours aller plus loin. Pour toujours faire mieux.

J’étais allée si loin dans ma maîtrise des émotions que je ne savais plus si je ressentais quelque chose. Ou si j’avais une opinion quelconque sur un sujet. Après tout, avoir une opinion, ça veut dire être touché émotionnellement par un sujet. Ce qui n’était pas compatible avec le fait de ne pas faire de vague.

Bref, je suis allée si loin dans cette maîtrise que je me suis complètement oublié. Que je n’ai plus eu accès aux informations que me donnaient mon corps. Ce qui fait que, allié à pleins d’autres facteurs, je me suis pris ce mur. Ce mur plus communément appelé burn-out.

Si vous saviez le temps qu’il m’a fallu pour réapprendre à connecter ma tête et mon corps suite à ce mur, vous ne me croiriez pas. Mais ça va plus loin. Encore à l’heure actuelle, je dois écrire pour savoir ce que je pense. Et je dois écrire ET réfléchir pour savoir ce que je ressens.

Évidemment, mon moyen d’expression favori a toujours été l’écriture. Mais tout de même. Je me demande à quel point ça aurait été nécessaire si je n’avais pas dû apprendre à si bien gérer mes émotions. Gérer mes émotions sans comprendre qu’elles étaient utiles. Sans comprendre qu’elles étaient nécessaires. Sans comprendre non plus qu’elles étaient mes amies. Mes guides.

Alors oui, nos émotions sont importantes. Et oui, elles sont nécessaires. Toute. Je ne considère plus, à l’heure actuelle, qu’une émotion soit négative. Elles peuvent ne pas être agréables, mais elles ont toute un message.

Si je suis en colère, je peux me demander pourquoi ? Qu’est-ce qui me met dans cet état ? Suis-je à ma place dans cet environnement si je suis en colère ? Et si je suis triste, puis-je faire quelque chose ? Qu’est-ce qui me fait mal exactement ?

Alors oui, les émotions sont utiles. Mais il est aussi nécessaire des les exprimer. J’ai longtemps qualifié mon mode de fonctionnement comme « la goutte qui fait déborder le vase ». Un petit élément anodin pouvait me mettre, tout à coup, dans une rage folle ou bien me faire éclater en sanglot. L’un ou l’autre me dépassant complètement et durant un temps, à mon sens, astronomique.

Je ne sais pas très bien combien de temps ça durait. Ce qui était certain, c’est que je perdais complètement pied.

Ce mode de fonctionnement arrive majoritairement lorsqu’on réprime ses émotions trop longtemps. Elles s’accumulent. Elles ne disparaissent pas.

Alors oui, vivre ses émotions c’est important. Si on est en colère, l’accepter et la laisser s’exprimer. Si on est triste, l’accepter et la laisser s’exprimer. Et si on est content aussi.

Évidemment, vous pouvez différer un peu le moment où vous les exprimez ou modifier un peu la façon dont l’émotion voudrait s’exprimer de prime abord. Mais c’est important, au minimum, d’en être conscient et, si possible, de mettre un mot dessus.

La semaine passée, j’ai donc été traversée par des émotions assez fortes, et pas nécessairement agréable. Je n’ai donc pas utilisé mes soirées de façon productive. Et puis, j’ai écouté ma fatigue, principalement mentale.

À l’heure où j’enregistre ce podcast, je me remercie d’avoir fait ce choix. De m’être écoutée. Oui, j’ai accepté de passer une semaine sans vous partager un nouvel article. Ca m’a permis de me sentir mieux cette semaine, d’identifier ce qui ne va pas, de réfléchir à diverses solutions pour éviter de revivre ce genre de situation.

Je sais que ce ne sont que des solutions provisoires. Et je pense que je risque de repasser plusieurs fois par ce genre de phase d’ici fin octobre. Mais je l’ai choisi en toute conscience et ce n’est pas pour autant que je dois nier mes émotions.

En acceptant ma fragilité, en acceptant mon mal-être, je me fais du bien. Et, par conséquent, je peux reprendre sereinement le fil de ma créativité, le fil de mon travail et le fil de mes articles. Ce qui signifie, aussi, que je suis à nouveau apte à vous produire du contenu qui, je l’espère, est de qualité.

Évidemment, ce n’est pas le jour et la nuit. Je ne suis pas euphorique. Mais je suis mieux.

N’ayez pas peur de vos sentiments, de vos émotions. Elles vous racontent quelque chose. Sur vous. Sur votre situation.

Je sais que j’ai souvent plus facile de faire leur tri quand je suis isolée, et d’autant plus lorsque je voyage. J’ai moins de signaux provenant des personnes autour et donc plus facile d’identifier les miennes.

Pour terminer, j’aimerais ajouter une subtilité à l’idée de vivre ses émotions. Comme je l’ai dit, les vivre nous permet, comme une boussole, de savoir si nous sommes sur le bon chemin, dans la bonne direction. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut se laisser submerger par elles.

Je pense que c’est d’ailleurs pour ça, qu’à l’origine, on nous apprend à gérer nos émotions. Ce n’est pas pour les inhiber ou les ignorer. C’est plus pour nous éviter de nous perdre complètement dedans.

Vivre ses émotions et les accepter, c’est bien. En comprendre l’origine puis agir en fonction pour ajuster sa trajectoire, c’est mieux.

Et n’oubliez pas, rêvez, voyagez et soyez vous-même!

À bientôt,

Amandine

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