
Hawaï : L’aventure qui m’a permis de me trouver
Aujourd’hui, je vous emmène avec moi de l’autre côté de la planète. Le Pacifique nous attend et, plus précisément, Hawaï. Hawaï, ce petit archipel qui n’apparaît même pas sur toutes les cartes du monde. Hawaï avec ses plages de sable blanc, rouge, orange, noir ou même vert. Hawaï avec ses anciens volcans éteints et le volcan le plus actif au monde. Hawaï et sa nature luxuriante. Hawaï et sa culture polynésienne tranquille, ouverte et accueillante.



Le voyage
Nous sommes en janvier 2012, j’ai 18 ans. Je m’apprête à partir pour 4 mois très très trèèèèèèès loin de ma famille. Moi qui ai seulement fait un petit voyage en avion l’année précédente, voila que je vais faire 24 heures de trajet, le tout avec 3 avions consécutifs, pour aller me perdre au milieu d’un océan, sur le Tropique du Cancer. Je ne sais pas très bien à quoi m’attendre si ce n’est du soleil, de la chaleur et un bouleversement total de tout ce que je connais. Après tout, je ne peux pas vraiment faire confiance aux seules images de cabane sur une plage à côté d’un cocotier que tout le monde à tendance à associer avec le mot « Hawaï ».
Hawaï, 50ème état des États-Unis, annexé de façon illégale, est le seul état à avoir une deuxième langue autorisée en plus que l’anglais. Autrement dit, je ne peux pas vraiment m’attendre aux images des États-Unis non plus. Et puis, lorsque j’avais été à l’ambassade faire mon visa, l’homme a vraiment eu un cri du cœur lorsqu’il a appris que j’allais à Hawaï. Je m’en souviendrai toujours : « Hawaï?! Mais non! Ce n’est pas représentatif des US! Allez n’importe où ailleurs!« . Et moi de penser très fort : « Justement, ce n’est pas aux États-Unis que je veux aller!« .
Bref, Il est temps de partir vers l’inconnu! La vraie aventure commence!
Le départ
Lorsque je quitte la maison, j’ai un sentiment étrange. Peur, excitation, bonheur. Tout se mélange mais je suis certaine d’une chose : je ne la reverrai plus avant 4 mois… Vraiment ?
Allez, il est temps! Je dis une nouvelle fois au revoir à mes parents et je passe tous les contrôles à l’aéroport. Et l’attente commence. Avec toute la neige qui tombe, tous les avions sont retardés. Je rentre dans mon avion avec une heure de retard et il décolle une demi heure plus tard. J’ai peur pour ma correspondance, à Londres, mais on me dit que c’est la même chose là-bas et que je devrais l’avoir. Le problème sera donc reporté pour l’avion suivant… Vraiment ?
On est en train de survoler Londres lorsque des annonces se font dans les hauts-parleurs. Tout est en anglais évidemment et je ne comprends rien! Je sais à peine dire « My name is Amandine« ! Je commence donc à parler au monsieur à côté de moi en néerlandais. Il m’explique au fur et à mesure les annonces. Et là, l’impensable survient. On fait demi-tour.
Direction Bruxelles! Une fois de retour au point de départ, c’est la longue file d’attente pour obtenir d’autres vols. Je passe des heures dans cette file. Après tout, tous les passagers des vols qui n’avaient pas décollé ont pu passer avant nous! Finalement, c’est mon tour! Y a-t-il une autre solution ? Je veux aller à Hawaï moi! Oui ? Non ? Oui! Il y a… PARDON ?! Je rappelle mes parents. Je vais repasser une nuit à la maison finalement. Je ne décollerai que le lendemain, cette fois en passant par Chicago avant d’aller à Los Angeles puis à Honolulu.
L’arrivée
Hawaï! La première chose que je ressens en mettant un pied hors de l’avion, c’est l’air chaud et la senteur de l’océan. Une sensation un peu moite peut-être mais c’est subtile. En tout cas, c’est agréable. Je fais connaissance avec ma mère d’accueil et ma roommate qui sont venues me chercher et je découvre ce qui sera mon chez-moi pour les 4 prochains mois. Si on fait abstraction du matelas gonflable, du fait qu’il n’y aura pas de wifi avant deux mois et de l’impossibilité de circuler dans la chambre entre nos deux « lits », ça reste un énorme changement!
Le lendemain, je prends le bus avec ma roommate. Direction l’école! Après tout, j’ai déjà raté un jour de cours… Je pourrais parler du bus et de l’école pendant des heures. Tout comme de la borne d’incendie. Ou encore des routes. Rien n’est comme ici. Mieux ? Moins bien ? Je ne sais pas. Mais en tout cas, différent!
La vie
Au début, je parle avec les mains. Il n’y a pas beaucoup d’autre moyen d’expression lorsqu’on est incapable de parler la langue. Mais ça suffit pour que je me fasse des amis qui font comme moi. Avec eux, je découvre petit à petit Honolulu et ses alentours. Diamond Head, bien sur, mais aussi Hanauma Bay, Army beach, et pleins d’autres petits endroits cachés. J’aime le marché ouvert tous les jours, la nourriture provenant de tous les pays asiatiques imaginables, la nature luxuriante, le aloha spirit, le aloha friday et, bien évidemment, le soleil et l’océan. Même la pluie, je l’aime.



Je suis arrivée pendant la saison des pluies. Étant belge, j’ai toujours pensé connaître la pluie. Jusqu’à mon arrivée là-bas. Même pendant la saison des pluies, il ne pleut pas longtemps. C’est d’ailleurs très drôle. Ça passe en cinq minutes ou bien tu marches deux minutes et tu en es sorti, le ciel bleu entourant les quelques nuages de passage. Par contre, en moins de 3 secondes tu es trempé jusqu’aux os.
Au fils des semaines, des amis sont partis, d’autres sont arrivés. Mon anglais s’est amélioré et j’ai fini par rêver dans cette langue, comme je le faisais à Anvers avec le néerlandais. Je n’y pensais même pas.
Les îles
Au cours des ces quatre mois vécus à Honolulu, sur Oahu, j’ai eu l’occasion de faire trois longs week-end sur les trois autres îles principales de l’archipel : Kauai, Maui et Big Island. J’ai ainsi découvert que chaque île a son âme propre.
Il est difficile d’expliquer avec des mots ce que ces îles ont de si particulier mais une chose est certaine : en atterrissant sur l’île suivante, on sait directement qu’on a changé d’île. L’atmosphère est différente, les odeurs sont différentes, la végétation est différente, l’aspect de l’horizon est différent. Et pourtant, dans cette différence, elles ont toute cette unité qui fait qu’elles sont un véritable paradis sur terre.
Le climat est merveilleux : les différences de températures, tant au niveau de la journée que de l’année, sont tellement minimes que je ne me rappelle pas avoir eu trop froid ou trop chaud. Enfin, il y a deux exceptions pour le froid : au sommet du volcan sur Big Island (il pleuvait et avec le vent il ne faisait pas bon) et dans le cratère d’Haleakala sur Maui (espace dégagé à plus de 3000 mètres d’altitude).
La nature est tout aussi merveilleuse : pas un seul animal dangereux pour l’homme, une végétation magnifique, des cascades à couper le souffle, des dénivelés à escalader, l’océan limpide, les plages de sable fin ou de galet, les endroits secrets, cachés de l’œil de tous et le calme.
Je n’ai bien évidemment pas eu le temps d’explorer énormément Maui, Kaui et Big Island. Par contre, j’ai profité de chaque instant pour découvrir toutes les facettes de Oahu… Et je n’y suis pourtant pas arrivée! Quatre mois, ce n’était pas suffisant. C’est impressionnant de se dire qu’il y a autant de chose à découvrir dans un lieu aussi petit géographiquement parlant.



En tout cas, étant donné le peu de temps passé sur les 3 autres îles, le fait qu’elles aient toutes une atmosphère bien spécifique et qu’elles étaient toutes merveilleuses à leur façon, je ne suis pas capable de dire quelle île j’ai préféré.
Oahu
J’aurais tellement de choses à raconter sur Oahu. Il s’agit de l’île principale, surtout connue pour Honolulu avec Waikiki beach et Pearl Harbor. C’est pourtant si peu représentatif de l’île.
J’ai vécu à Honolulu donc j’ai largement eu le temps de l’explorer. Avec mes yeux d’Européenne, sans être jamais allée aux États-Unis avant, j’avais l’impression que cette ville était très « américaine ». Des rues très larges, un quadrillage presque parfait, des voitures tellement grandes qu’il faut des marches pour pouvoir grimper dedans, des pick-up, des Starbucks à tous les coins de rue, des hamburgers partout,… Et pourtant, pour les Américains, il semblerait que c’est très Européen car très « petit ». Je suppose donc qu’Honolulu a des normes « entre les deux ».
Il y a pleins de choses à faire et à voir à Honolulu même. Mais se limiter à Honolulu et à Waikiki, c’est rester dans les traces (ou plutôt collé au milieu) des touristes. Touristes principalement américains ou des japonnais venant se marier. Il y a déjà moyen de vivre l’atmosphère hawaïenne là-bas, évidemment, mais c’est tellement dilué. Une fois qu’on sort d’Honolulu, par contre, on arrive véritablement en Polynésie.
Oahu est une petite île et offre pourtant des paysages diversifiés. Peu importe que vous fassiez le tour de l’île par la côte sur la journée ou que vous la traversiez simplement en bus en deux heures, vous vous en rendrez vite compte. Ne serait-ce que les différences entre l’intérieur de l’île, très vert, avec des dénivelés parfois impressionnant (Koko Head m’a laissé un souvenir indélébile) et les côtes. Ou encore les différences entre le nord de l’île avec ses vagues immenses tant cherchées par les surfeurs, ses côtes plus sauvages et sa pluviosité plus élevée et le sud de l’île avec ses plages à touristes et ses plages de repos.



Lorsque je me souviens de Oahu, je me souviens évidemment de la plage et du soleil, de l’école et du bus, des rues et des canaux, des ananas et des cocotiers, du ukulélé et du bruit des vagues, de la nourriture et des gens toujours sympathiques. Mais je me souviens surtout du vert, des sommets et des cascades, des vues époustouflantes et de la douceur de vivre. Après tout, en quatre mois, je n’ai pas regardé l’heure une seule fois. Calme. Rien ne sert de stresser. Ca, c’est l’Aloha spirit.
Le retour
J’ai profité de chaque instant au cours de ces quatre mois car je me rendais bien compte de la chance unique que j’avais de vivre cette expérience. Mais du coup, le retour a été difficile. Je n’avais aucune envie de partir. J’ai été la dernière de mon groupe d’ami à quitter l’île et, à chaque départ, la même question : va-t-on se revoir un jour ? Mais, paradoxalement, ça ne m’a pas empêché de vouloir rester. Après tout, il s’agissait de rester au paradis.
J’ai pensé à toutes ces choses que je n’avais pas eu le temps de faire, tous ces lieux que je n’avais pas eu le temps de visiter. J’ai pensé à tout ce que ça m’avait apporté. Le retour a donc été teinté de tristesse mais aussi de reconnaissance et de peur. La reconnaissance d’avoir eu cette chance. La peur de laisser tout ce que j’avais réussi à construire en moi sur Oahu.
Ce que ça m’a apporté
Moi
Comment ça, « moi » ? Ça ne veut rien dire! Et pourtant…
Ce que je veux dire par « moi », c’est que ce voyage m’a permis de me trouver, de me délivrer, de me détendre, de m’enrichir personnellement et émotionnellement parlant, de me réconcilier avec l’espèce humaine, de m’ouvrir aux beautés de la nature, de mieux me comprendre, de définir ce que j’aime et ce qui me déplaît, d’assumer mes choix, de m’assumer moi et de définir mon idéal de vie.
Ce que j’ai construit n’est pas resté à Hawaï. Parfois, j’oublie certaines choses mais elles se rappellent à moi. Comme si, une fois éveillées, elles ne pouvaient plus dormir plus de quelques temps. Après tout, lorsqu’on a trouvé qui on est, il devient plus difficile de dévier de sa voie. Pourquoi ? Simplement parce qu’une fois qu’on a goûté le bonheur d’être simplement soi, sans peur du jugement, sans frein à sa liberté, on ne peut que y revenir. Naturellement. On sait vers quoi aller même si parfois la route est cachée.
L’Amandine qui est partie à Hawaï est la même que celle qui est revenue. Et pourtant, son évolution a été telle que ceux qui la connaissaient d’avant ne l’ont pas nécessairement reconnue. Et ceux qui l’ont rencontrée après ne peuvent pas imaginer comment elle était avant.
Ce voyage ne m’a pas transformée. Il m’a révélée.
Ce voyage était le voyage dont j’avais besoin. Celui nécessaire à mon épanouissement. Je le devinais avant mais ça a été une révélation pendant et une certitude après.
Hawaï, pays de mon cœur. Hawaï, pays de mon être. Oui, je reviendrai… mais avant, j’ai tant de choses à explorer.
N’oubliez pas de voyager. N’oubliez pas d’être vous même.
À bientôt,
Amandine


Un commentaire
Dédé
Ah ce fameux voyage en avion !!!
D’après ce que tu en dis, je crois que j’aurai bien besoin d’un grand bol d’Aloha Spirit en ce moment…
En tout cas, la conclusion sur ce que t’a apporté cette expérience fait tellement écho à ce que j’ai vécu à mon retour de Montréal : Les gens qui m’ont rencontrée après ne sauront jamais à quel point cela aura été une deuxième naissance !
Keep exploring! 😀