Calacuccia
Voyage et apprentissage

Le nord de la Corse en auto-stop

Comme promis, voici la suite de mon séjour en Corse. Cette fois, je redescends à des altitudes plus proches du niveau de la mer pour bouger un peu plus horizontalement.

Le voyage

Après cette première étape du GR20, nous décidons donc, mon amie et moi, de sortir de ce chemin de grande randonnée. Le but ? Visiter un peu plus la civilisation et un peu moins la nature. C’est donc parti pour la descente. D’accord, on descend. Ce n’est donc pas aussi difficile que le jour précédent mais nos pieds souffrent très vite de ce retour à l’exercice.

Sur ce chemin, on est surtout dans les bois. Vu qu’on est à nouveau parties tôt, on a de merveilleux rayons de soleil passant à travers les feuillages. On a également vu de jolis ruisseaux apparaissant un peu partout, un arbre déraciné avec ses racines dans les airs et, sur celles-ci, plein de cailloux, des rochers en forme de visages et j’en passe.

Finalement, on arrive à une route. Une vraie route. Nous sommes donc sorties de la forêt de Bonifatu ! Là, on se rend compte qu’on est perdues au milieu de nulle part et que même si on est sorties du GR20, nous ne sommes pas prêtes de retrouver la civilisation ! On continue donc notre descente, par la route cette fois, en faisant du stop dès qu’on entend un véhicule arriver. Ce n’était pas vraiment prévu mais ça deviendra notre unique moyen de transport motorisé en Corse, une très chouette expérience! Le problème, c’est qu’il y a une voiture tous les quarts d’heure.

Dans la forêt de Bonifatu
Une éclaircie dans le feuillage de la forêt de Bonifatu

Finalement, on est presque en bas quand quelqu’un s’arrête et nous dépose à un carrefour plus bas. On a à peine le temps de faire 3 pas quand quelqu’un s’arrête pour nous proposer de nous prendre. Il nous avait vu quand il montait et s’était dit que si nous étions toujours sur la route quand il redescendrait, il nous emmènerait. Vraiment chouette ! C’est ainsi que vers midi, nous sommes arrivées à l’Île-Rousse et vers 13h45, nous y avons fini de planter notre tente !

L’après-midi, c’est donc parti pour les visites! Le bord de mer, ensoleillé et calme était un réel bonheur. Le fait de flâner et de nous reposer nous a vraiment fait du bien après les efforts précédents.

Le lendemain, c’est reparti vers Corte mais tard : entre le repos bien mérité et les courses à faire, on ne s’est pas pressées! Un fois dans cette nouvelle ville, on se met à parcourir les rues, jusqu’en haut, avec notre sac à dos… Je me souviens encore de la souffrance de mes épaules et des gouttes ruisselants sur mon visage ! Mais sinon, c’était vraiment joli (je me répète mais, réellement, c’est beau la Corse !). Et en fin de journée, après un arrêt à un point d’eau et un petit stop bien sympathique, on se retrouve à Calacuccia.

Place à l'Île-Rousse
J’ai adoré flâner sur cette place à l’Île-Rousse

Le lendemain, on visite et on prend du bon temps au soleil près d’un lac. D’ailleurs, je me rappelle que c’est à Calacuccia qu’on a craqué pour une bonne glace chez, je pense, le seul glacier du village ! On est donc restées une nuit de plus sur place, un peu de repos est toujours bienvenu !

Que nous reste-t-il à voir après tout ça ? Saint-Florent ! Là, on a bien profité de la plage et de la mer. Après tout, on était sur une île, il ne fallait pas l’oublier ! Il faut bien en profiter n’est-ce pas ?

C’est finalement le lendemain, que nous nous remettons en route vers Bastia. Après l’avoir visité tranquillement durant la journée, on décide de se diriger vers l’aéroport pour être certaines d’avoir notre avion le lendemain, tôt au matin. C’est l’auto-stop le plus long qu’on ait eu à attendre et le chauffeur le plus bizarre qu’on ait eu à subir. Mais nous sommes finalement arrivées à Bastia Poretta où nous avons passé la nuit et partagé une pizza froide avec les gardes ! L’un de mes meilleurs souvenirs de Corse je crois (c’est dire), une expérience qui vaut la peine ! Après un petit tri de nos sacs pour ne pas avoir de surpoids et, surtout, pour faire tout rentrer dedans pour la soute du lendemain, on somnole un peu, un coup sur les sièges froids, un coup sur le sol plat.

Calacuccia
Camping de Calacuccia

Un résumé sur cette aventure en Corse ?

Beaucoup trop de fourmis géantes (aussi grosses que mon pouce) ! Elles nous ont poursuivies partout, de notre lieu de stage à tous les campings, en passant par les chemins et les arbres que l’ont croisaient (oui, on croise des arbres !). Elles sont rentrées dans nos sacs, dans notre tente, elles se sont invitées sur notre nourriture et j’en passe… Heureusement que l’anti-moustique de mon amie fonctionnait contre elles ! Merveilleuse invention que cette bombe. Je l’ai vénérée ! D’ailleurs, pendant longtemps après mon retour, je repérais beaucoup plus facilement les fourmis… Mais ça s’est calmé avec les années.

Bord de mer à l'Île-Rousse
Bord de mer à l’Île-Rousse

Sinon, très bon saucisson Corse et bonne découverte des canistrellis. Un pays avec énormément de facettes différentes (entre la mer et la montagne, pas besoin de choisir !). Et puis, on a tellement chanté de chanson Disney que beaucoup de gens ont vraiment dû nous prendre pour des folles… Ce qui n’était peut-être pas tout-à-fait faux.

En tout cas, les fous-rires auront été nombreux ! Ce voyage a vraiment été une aventure, remplie d’imprévus et de nouvelles expériences.

Ce que ça m’a apporté

L’auto-stop

J’avais déjà dû en faire une ou deux fois auparavant lorsque j’étais à Hawaï. Je me souviens en tout cas d’une fois où le bus n’arrivait pas pour revenir de Koko Head et qu’on avait essayé avec une voiture qui passait par là alors que le coin était désert… Et elle s’était arrêtée! Mais, à côté de ça, mon expérience était assez limitée.

Ici, nous étions deux jeunes femmes seules, perdues souvent au milieu de nulle part avec seulement un (énorme) sac à dos chacune et nous nous déplacions uniquement de cette façon. Hé bien, j’en garde un très bon souvenir! À chaque fois, les chauffeurs étaient très sympa et ça m’a permis d’apprendre pleins de choses sur la Corse (notamment cette histoire de plaque de voiture avec le 2A / 2B qui m’intriguait tellement!). Je me souviens du Marseillais qui était là pour encadrer des jeunes en colo, de la française installée en Corse depuis perpette dans sa vieille voiture rouge et du corse qui prenait pour la première fois quelqu’un en auto-stop parce qu’il avait peur que les auto-stoppeur soient des fous armés.

Carte parcourt en Corse
Parcourt un peu chaotique : arrivée à Bastia puis Calvi, ensuite Calenzana, le refuge d’Ortu di Piobbu, la forêt de Bonifatu, l’Île-Rousse, Corte, Calacuccia, Saint-Florent et retour à Bastia

La seule expérience un peu plus étrange a été celle de celui qui nous a conduites jusque l’aéroport… Il était déjà passé plusieurs fois devant nous lorsqu’il s’est finalement arrêté pour nous conduire alors qu’il n’allait pas du tout là normalement. Sans oublier ses coups d’œil fréquent sur nos jambes. J’étais mal à l’aise tout du long mais mon amie n’a rien remarqué donc ça ne devait pas être flagrant non plus. Et puis, tout s’est bien passé!

Bref! L’auto-stop, c’était cool! Et ça nous a permis de voir des endroits que l’on n’aurait pas pu voir sans ça. (En Corse, vous pouvez oublier les transports en communs!)

L’aéroport

Franchement, une autre expérience super cool! Être toutes seules dans ce petit aéroport pour la nuit était vraiment drôle… Sans compter les gardes qui nous ont donné leurs restes de pizzas! Bon, dis comme ça, ça ne fait peut-être pas rêver. Mais je vous assure que c’était trop bien!

Les bombes

Ca aussi, c’était drôle. Vous savez, le stéréotype de la Corse avec les maisons qui sautent de temps en temps ? (Tant que le chat est sorti, ce n’est pas grave après tout!) Bon, je ne vais pas vous dire que j’ai vu une maison sauter. Ce n’est pas vrai. Mais je me souviens très bien de notre conductrice (la française dans sa voiture rouge) qui nous disait qu’elle venait d’une endroit où on avait été la veille (je crois que c’était l’Île-Rousse mais plus certaine du tout) et qu’une maison avait explosé pendant la nuit. Bizarrement, je trouve ça quand même assez humoristique, pas vous ?

Dormir en tente

C’était la première fois de ma vie que je dormais en tente. En soi, dormir en tente ne me dérange pas. Elle était toute petite pour nous deux et c’était toujours assez drôle de s’arranger pour que nos affaires ET nous-même puissions rentrer dedans. Mais, par contre, les terrains en Corse sont TRÈS rocailleux. Du coup, je vous déconseille les veilles tentes avec les veilles sardines! Qu’est-ce que j’ai détesté ces cailloux et ces sardines… Il nous fallait trois ans pour parvenir à les enfoncer dans le sol. Quand on y arrivait. On est parvenue à changer de camping au moins une fois pour trouver un terrain un peu plus tendre et on est allée dans les gîtes pour le GR20 en ayant abandonné!

Et puis, il n’y a pas à dire, une tente, c’est lourd à transporter sur son dos!

Préparation

Alors, certes, avec les années, je suis de moins en moins pour la préparation de mes voyages. Je préfère improviser au fur et à mesure. Lorsque je fais un voyage un minimum organisé, on peut être certain que je suis accompagnée soit par quelqu’un qui s’en est chargé, soit par un flippé qui en a besoin.

MAIS. Très clairement, j’aurais dû me préparer physiquement pour ce type de voyage! Un voyage en sac à dos, ça ne s’improvise pas. On marche toute la journée avec un sac à dos assez lourd (erreur de débutant je suppose) sur des terrains pas nécessairement faciles (voire même très difficiles) et ce, pendant plusieurs jours d’affilées.

En plus, détail auquel je n’avais pas pensé pour le GR20 : je me retrouvais à grimper en altitude, au milieu de la nature remplie de fleurs (que j’adore mais que mon corps aime moins), en plein soleil, avec de fortes chaleurs et avec un sac à dos que je n’étais pas prête à porter. Bref. Si je refais un voyage de ce type un jour (ce qui est tout de même bien dans mon intention), il faut que je me prépare physiquement et que je garde mon puff à proximité!

N’oubliez pas de voyager!

À bientôt,

Amandine

PS : Avez-vous déjà fait un voyage en auto-stop ?

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4 commentaires

  • Pierre Villers

    Bonjour Amandine,

    J’ai fait 2 voyages en stop avec un copain : Angleterre-Ecosse et Suisse-Nord de l’Italie. Ca remonte à loin : 50 ans, j’avais 16 ans.

    L’Italie, c’etait très compliqué pour le stop. Je me souviens d’un jour où nous avons attendu 8 heures pour finalement être pris par un tracteur pour faire une dizaine de kilomètres.

    Je garde un excellent souvenir de l’Angleterre. Les gens sont très accueillants et te prennent rapidement en stop.

    Mon meilleur souvenir : un peu après Londres. Il tombait des cordes. Une jeune dame nous embarque. On lui dit où nous désirons aller et là, elle se perd, ne trouve pas le chemin et en désespoir de cause, elle nous dit qu’elle va nous conduire chez elle pour en parler avec son mari. La nuit commence à tomber et nous arrivons chez elle : un hôtel. Son mari nous accueille, nous offre un verre. Nous lui demandons s’il peut nous mettre sur le bon chemin. « Demain, nous irons », répond-il. « Je vais vous héberger pour la nuit, suivez-moi. » Nous sortons de l’hôtel, on monte un escalier en fer. Où va-t-il nous emmener ? Il pousse une porte et nous entrons dans un luxueux appartement. « C’est celui que je réserve à mes amis. Vous êtes mes amis ». Quelques minutes plus tard, un maître d’hôtel nous apporte la carte et nous mangeons un dîner de rois. Et le lendemain, après un déjeuner copieux, le patron nous dépose sur notre itinéraire. C’est pas beau ça. On le mettrait dans un film, on dirait que c’est de la fiction. Mon meilleur souvenir.

    Pierre

    • Amandine Bertrand

      Bonjour Pierre,
      C’est une super anecdote et, je veux bien le croire, un souvenir mémorable! On fait effectivement parfois de belles rencontres lors de voyages et c’est souvent dans l’inattendu et les pépins que ressortent les belles aventures.
      Pour l’Italie, être pris en tracteur, ce n’est pas rien non plus! Il y avait assez de place pour vous deux et vos sacs ? 😀

  • Dédé

    J’ai des supers expériences de stop aussi, en Écosse ! On a beaucoup papoté avec les gens et je me souviens avoir entendu plusieurs fois que les gens qui s’arrêtaient étaient solidaires 1- parce qu’ils avaient déjà fait du stop et donc comprenaient notre besoin 2- connaissaient bien le coin et savaient que personne ne passerait avant 1h…
    J’ai jamais attendu plus de 10-15 min je dirais. Et pour avoir enchainé sur plusieurs jours, je trouve que le truc drôle est de constater comment les tactiques changent : on apprend à se placer de tel ou tel endroit de la route en fonction de la place qu’aurait la voiture pour s’arrêter par exemple.
    En tout cas je n’ai eu que des chouettes rencontres, pas du tout de gens zarbis qui regardaient les cuisses ou qui avaient peur qu’on les égorge… :O
    Mais j’imagine qu’il faut de tout pour faire un monde, et ces gens-là doivent être plutôt rares. Le fait d’en faire à deux est assez rassurant aussi. Honnêtement je sais pas si j’oserai en faire toute seule, ou alors ça dépendrait beaucoup des conditions !

    En tout cas ça me donne très envie de découvrir la Corse tout ça !

    • Amandine Bertrand

      J’ai peut-être un don pour attirer les gens étranges ? Mais comme tu dis, il n’y a eu aucun soucis! Il faudra quand même que j’aille en Écosse un jour… En tout cas, si tu as l’occasion d’aller en Corse, fonce! 😉

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