Un sommet de Kauai
Voyage et apprentissage

Dans le Canyon de Kauai

Kauai. Cette île à la nature à couper le souffle. Cette île où je me suis amusée comme une dingue. Cette île dont j’ai les souvenirs à la fois les plus vifs et les plus flous. Cette île que j’ai visité un mois avant de repartir de cette partie de la Polynésie. Cette île qui résume si bien l’Aloha Spirit de Hawaï. Cette île avec laquelle je clôture cette série d’articles sur mes quatre mois extraordinaires à Hawaï. Kauai.

Le voyage

Aujourd’hui, je vous donnerai peu de détails sur le voyage en lui-même. La succession des événements s’est effacée de ma mémoire. Les détails de leurs enchaînements sont partis. Mais plus que ces détails, il reste l’essentiel.

Comme je l’ai dit dans l’article plus général sur Oahu, je ne sais pas quelle île j’ai préféré, chacune ayant son atmosphère, sa vie propre. Kauai ne fait pas exception. Cette île m’a laissé un souvenir indélébile.

À Kauai, j’ai vu des plages désertes magnifiques. Seul le bois flotté avait l’air d’y vivre, témoins des rares allées et venues de personnes voulant partager un peu de cette sérénité. Dans le silence, écouter la mer. La voir se chamailler l’espace avec le sable, essayer d’atteindre ces bois impassibles, prêts à reprendre le voyage si nécessaire, mais profitant du repos bien mérité sur le sable fin. Profiter du soleil, illuminant les nuages, le sable et l’océan toujours unis mais restant chacun entier et vivant.

Plage à Kauai
Quand je dis « désertes », ces plages étaient réellement désertes!

À Kauai, j’ai vu une nature luxuriante jouant à cache cache à travers les canyons. Les images du Waimea Canyon restent gravées en moi. Cette succession de végétation et de rochers aux teintes rouges restent, pour moi, l’illustration unique de cette île. On ne peut connaître la véritable nature de Kauai sans pénétrer dans les entrailles de ces canyons, sans grimper vers ces sommets.

Waimea Canyon à Kauai
Un bout du Waimea Canyon

À Kauai, j’ai été sur l’un des spots les plus humides de la planète, Wai’ale’ale, 1145 cm de pluie par an. Et je l’ai vu sous le soleil. Ce sommet de l’île donne une vue époustouflante sur les kilomètres alentours où la végétation recouvre les dénivelés impressionnants.

Kalalau Valley à Kauai
Vue sur la Kalalau Valley

À Kauai, j’ai aussi vu les lions de mer se prélasser au soleil, impassible au passage des gens. J’ai goûté la noix de coco tombée de l’arbre. J’ai vu un lac sortir d’une grotte. J’ai vu le calme d’une rivière. J’ai vu le déchaînement d’une cascade. J’ai vu des poulets en libertés entourés de leurs petits. J’ai vu la nature au centre de tout.

Nature à Kauai
L’un de ces coins perdus sur Kauai

À Kauai, j’ai profité de ce que je savais être ma dernière nouvelle île à Hawaï.

Ce que ça m’a apporté

Prise de conscience

À Kauai, j’ai réalisé plusieurs choses. Bien sûr, je savais déjà que j’aimais la nature et être perdue dedans m’apportait de la joie. Là, être perdue, à peu près seule, au milieu de toute cette vie m’a fait me sentir plus calme et plus sereine.

Nature

Cette île est, parmi les îles principale de Hawaï, la plus vieille. Et ce qui transparaissait de cette longue vie était que la nature y était reine. Sur les autres, je sentais toujours un peu la présence de l’Homme à quelques rares exceptions (par exemple dans le parc national Haleakala sur Maui) mais sur Kauai j’avais l’impression que l’Homme s’était juste greffé à certains endroits pour jouir des dons de la nature.

Corps

J’ai également réalisé que je n’avais plus la condition physique que j’avais quelques années auparavant. Dans l’eau, je me sentais toujours aussi à l’aise tout en étant bien consciente que je ne pouvais plus prétendre à la vitesse qui me caractérisait lors de mon enfance. Mais sur terre, c’était une autre histoire.

J’ai cru que je ne serais jamais capable de remonter alors que je m’étais enfoncée dans le canyon. Je savais que ça faisait plusieurs années que je n’avais plus fait de sport mais j’ai commencé à prendre conscience que le poids que j’avais pris durant cette année à Anvers et Hawaï était conséquent et commençait à m’empêcher d’avoir les activités que je souhaitais réaliser. Et ça, il n’était pas question que je l’accepte.

J’ai cependant réalisé que, bien que je voulais perdre ce poids pris et retrouver une forme physique correcte, j’avais un peu lâché prise sur l’impact du regard des autres. Après tout, j’osais porter des shorts et même, parfois, des jupes. Malgré la chaleur, avant de partir, je n’aurais jamais fait pareil en Belgique. Bien que de corpulence normale, je n’étais pas le fil de fer qu’il fallait être au regard de la société.

Hé bien, Hawaï m’a libérée de cette pensée. Je ne serai peut-être jamais ce fil de fer. Je ne serai jamais l’une de ces mannequins qu’on voit partout. Et vous savez quoi ? Je m’en fous. J’aime la vie, j’aime le voyage, j’aime les découvertes, j’aime les rencontres. Et tout ça, ça passe aussi par la nourriture. Ne vous empêchez surtout pas de manger! Jamais. Croquez la vie à pleine dents et vivez.

Carpe Diem

Plus que tout, Kauai m’aura poussée un peu plus avant sur le chemin du Carpe Diem. Lorsqu’on vit des événements exceptionnels, on sait qu’on doit en profiter car ils risquent de ne plus jamais se présenter à nous. Après, il faut pouvoir persévérer dans cette voie et ne pas oublier qu’on ne vit qu’une fois. Ce qui veut dire que chaque seconde, même dans la routine du quotidien, est un événement unique. Lorsque cette seconde est passée, elle est passée. Vous ne pouvez plus la vivre. Alors profitez de l’instant présent.

Quand le passé est passé, il vaut mieux prendre la vie du bon côté.

Pierre Tchernia (Hakuna Matata)

N’oubliez pas de voyager.

Amandine

PS : Avez-vous déjà eu une prise de conscience durant un voyage ?

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2 commentaires

  • Dédé

    J’ai déjà eu plusieurs prises de conscience pendant des voyages, les plus marquantes étant « I can do it. And I will. » (New York, piqûre de rappel en Inde) mais aussi « Aaaaaah mais que j’aime le silence ! »
    À propos du rapport à son corps et au regard des autres, la prise de conscience s’est faite aussi peu à peu à Montréal… malheureusement de mon côté, c’est le genre de pensée qui va, qui vient, selon les endroits et les moments… Mille bravo si tu as su rester fidèle à cette pensée !!!

    • Amandine Bertrand

      Alors, c’est sûr, c’est plus facile à certains moments qu’à d’autres! Mais dès que je me sens repartir sur la mauvaise pente, je me fais violence et je me rappelle ces jolies leçons apprises en voyage. Même si parfois, j’ai l’impression que tout est plus facile à l’étranger.

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