Venise
Voyage et apprentissage

Venise, ville de l’amour… filial ?

Hé oui, je ne fais rien comme tout le monde! C’est en tête-à-tête avec ma maman que je suis partie à Venise en septembre 2017. On est arrivées le lundi 25, tard le soir, et reparties le jeudi 28, tôt le matin. Ce n’est peut-être pas très long, mais ça permet déjà d’avoir un aperçu de cette ville qui ne m’avait jamais vraiment attirée. Elle m’a cependant démontré que son statut de ville à voir était réel… Même si ce n’est pas pour les raisons auxquels la plupart des gens pensent.

Le voyage

Étant donné qu’on m’avait offert une box pour un city trip pour deux personnes, nous n’avions à penser réellement qu’aux billets d’avion. Normalement. Il se trouve que la box étant vieille (j’ai presque attendu la date de péremption), l’hôtel avait changé de patron et il a fallu un peu s’arranger.

Et puis, nous avions décidé de prendre Ryanair. Sauf que c’est à ce moment-là qu’ils ont commencé à faire toutes leurs grèves (que je soutiens, je tiens tout de même à le signaler). Mais ça signifie que notre vol retour a été annulé, d’où le pourquoi on est parties si tôt le dernier jour. Point positif : on aura pu visiter les deux aéroports de la ville!

Mais bon, il est temps de passer au vif du sujet : Venise!

Notre premier aperçu de Venise s’est donc fait de nuit. Et, étant donné que nous logions sur Lido, nous avons eu l’occasion de traverser la ville sur l’un des nombreux vaporetti qui sillonnent la région. Maman appréhendait un peu de savoir si elle aurait le mal de mer mais ça a été. Bizarrement, je n’avais pas anticipé de rester si souvent sur l’eau. Et, surtout, je n’imaginais pas qu’il y aurait du remous. Si vous me lisez depuis quelque temps, vous devez vous en douter : j’ai adoré! Ça commençait bien!

Bon, il nous a fallu un certain temps pour trouver notre hôtel (étant donné qu’on ne nous avait pas donné la bonne adresse) mais passons les détails pour nous concentrer sur les points importants : nous passons notre première nuit à Venise et bientôt…

Premier jour d’exploration de la ville! Pour moi, Venise n’était synonyme que de touristes et de gondoles. Étant donné que me trouver en plein milieu des premiers ne m’intéresse pas beaucoup, j’appréhendais un peu. Concernant les gondoles, l’expérience aurait pu être drôle… Mais le prix l’étant moins, on a vite oublié l’idée. Bref, nous débarquons dans le centre touristique par excellence : la Piazza San Marco.

On est assez tôt, en semaine, fin septembre. Est-ce pour ça ? Toujours est-il que, malgré l’abondance de touristes, je ne me retrouve pas dans une foule compacte et j’en suis rassurée. J’ai donc tout le loisir d’observer les superbes bâtiments de cette place avec, évidemment, la Basilique Saint Marc et, sur le côté, le Palais des Doges.

Vie à Venise
La vie à Venise

Suite logique du cheminement, nous passons ensuite devant le Pont des Soupirs. Même s’il est loin d’être le seul pont de ce type dans la ville, l’histoire d’où il tient son nom reste intéressante.

On continue à déambuler un peu le long de l’eau (je veux dire par là, le bord de l’île… À Venise, on est rarement autre part qu’au bord de l’eau) puis nous nous enfonçons un peu vers l’intérieur. Il est très facile de tomber, par hasard, sur des porches. C’est comme ça que l’on passe devant Sotoportego dei Preti. Je n’ai appris que plus tard que c’était, à nouveau, un endroit où les amoureux sont censés aller. Bah voila Maman, si on avait besoin de quelque chose, maintenant c’est certain : notre amour est éternel!

C’est en s’enfonçant dans les ruelles de la ville qu’on se rend aussi vite compte que la plupart des touristes se massent à un seul endroit. La plupart des rues que l’on prend sont désertes. Parfois, on croise l’une ou l’autre personne mais c’est loin d’être systématique. Ce qui, du coup, rend la ville particulièrement agréable. Le fait de marcher dans un endroit calme, le long de l’eau, est reposant. Pile ce dont j’avais besoin!

Nous arrivons ensuite à l’Arsenale della Biennale di Venezia. On y trouve un peu plus de touristes mais vraiment rien d’exceptionnel. Plus je découvre, plus cette ville me surprend vraiment agréablement. Et puis, petit à petit, en déambulant dans les ruelles, on finit par se trouver dans des coins où les gens habitent vraiment, où ils y vivent normalement, ce qui est d’autant plus intéressant.

Garage Venise
Un garage à Venise

Retour dans l’autre sens donc. Un petit vaporetto plus loin et on passe devant l’Academia di Belle Arti. Nous avons droit à de la musique sur un instrument que j’avais découvert très peu de temps auparavant : le hang. Il n’y a pas à dire, j’ai très envie de m’en procurer un! Mais, là, il est juste temps de profiter de l’instant, de la musique, du soleil, du lieu et du calme. Je ne sais toujours pas si c’est parce qu’on est milieu de matinée, mais on est loin des foules que j’avais imaginées.

Nous avons le temps d’observer la Casa di Gardella alle Zattere et de profiter du long de l’eau puis c’est reparti pour le vaporetto. Cette fois, nous nous retrouvons quelque part plus dans le nord de la ville. Où exactement ? Difficile de retrouver les noms des lieux que j’ai photographié. Je pense que l’une des places était au niveau de l’église Sant’Andrea della Zirada. En tout cas, c’est dans l’un de nos détours que l’on s’est arrêtées pour manger une pizza dont je me souviens encore!

Après manger, en prenant des chemins de traverse, on finit par arriver au Giardini Papadopoli, juste à côté du Ponte della Costituzione. En le traversant et en longeant l’eau, la vue sur la Chiesa di San Simeon Piccolo est magnifique.

Finalement, après maints détours, sans très bien savoir comment, on arrive là où je voulais : le ghetto juif. Pourquoi vouloir y aller ? Déjà, pour son histoire datant du début du XVIème jusqu’à la fin du XVIIIème siècle. Presque trois siècles de séquestration et d’exclusion. Ensuite, parce que c’est très peu touristique et l’on rencontre plus des gens qui y vivent que des gens qui visitent. Et enfin, parce que ce lieu inspire le calme et le repos.

Ainsi ressourcées, on reprend le vaporetto (j’aime vraiment le fait que les arrêts flottent sur l’eau!), direction la Basilica di Santa Maria della Salute et le Punta della Dogana (cette vue est également superbe). Puis retour sur la place Saint Marc pour voir les bâtiments avec une autre lumière… et plus de touristes. Bien fatiguées, on va ensuite se reposer sur Lido avant de revenir se balader en soirée dans le centre.

Burano
La vie à Burano

Le lendemain, direction Burano et ses maisons colorées! À nouveau, est-ce parce qu’on est tôt ? Toujours est-il qu’on a les rues pour nous, à l’exception des habitants. En tout cas, toutes ces couleurs alliées au calme des ruelles et au soleil qui tape bien, ça met de bonne humeur! On flâne tranquillement mais l’île n’est pas bien grande et on décide d’aller à notre prochaine étape : Murano.

Avant toute visite, nos estomacs se rappellent à nous… Et franchement, la lasagne que j’y ai mangé, ça aussi, je m’en souviens! (Globalement, qu’est-ce qu’on a bien mangé là-bas!) Oui, le voyage, ça passe aussi par la nourriture.

Mais bon, on va quand même visiter l’île! Et pour commencer, on passe devant l’une des nombreuses souffleries de verre de l’île et elle va justement commencer une nouvelle démonstration. On saute évidemment sur l’occasion! C’est à la fois impressionnant et super intéressant. (Il a réellement fait si rapidement ce cheval devant nos yeux ?!)

On passe donc l’après-midi sur Murano entre les souffleries, le lèche-vitrine et les expositions. Tout ce travail du verre en met plein la vue! Finalement, on retourne dans le centre de Venise où l’on flâne le long de l’eau.

Murano
Le verre de Murano

J’observe également avec beaucoup d’amusement les gens sur les gondoles qui se suivent et se dépassent. Ce business doit être florissant mais les personnes dedans ne semblent pas toujours en profiter. Comme s’il s’agissait juste d’une case à cocher sur une liste de chose à faire. Je trouve ça drôle et triste à la fois. Les gondoliers, quant à eux, semblent parfois tellement blasés que je les plains. Ils n’ont plus l’air d’apprécier le fait d’être sur l’eau, ce qui est, je suppose, l’un des avantages à faire ce métier. Bien sûr, d’autres ont l’air heureux de papoter avec les gens qu’ils transportent. Mais à quel point est-ce une façade, difficile de le dire.

Déjà, le soir tombe. On profite encore des rues éclairées avant de retourner sur Lido pour notre dernière (courte) nuit à Venise. Et là, je réalise que je n’ai pas parlé de Lido qu’on a pourtant visité un peu le premier jour. Mais le point sur lequel je voudrais m’attarder est un fait auquel on ne pense pas à Venise : à Lido, il y a des voitures et des routes. Je vous assure, c’est surprenant.

Ce que ça m’a apporté

Ville touristique

Venise m’a réconciliée avec les villes touristiques. Le fait d’être tout le temps sur l’eau ou le long de l’eau et, parfois, complètement seules, m’a enchantée. Sans oublier qu’en prenant certaines ruelles, on se retrouve avec deux possibilités en arrivant au bout : soit se jeter à l’eau, soit faire demi-tour. C’était drôle!

Et puis, j’y ai découvert un style de vie tellement différent de nos standards! Je ne m’y attendais pas en restant ainsi en Europe. C’est une multitude de détails auxquels je n’avais pas pensé avant mon arrivée à Venise.

Par exemple, le fait que les rues sont des canaux a des conséquences. Évidemment, ça implique que les « bus » sont des bateaux (les vaporetti). Mais tous nos concepts de base sont transformés en bateau : bateau personnel, bateau taxi, bateau de police, bateau de marchandise, bateau poubelles. J’ai largement bugué sur les bateaux poubelles d’ailleurs, allez savoir pourquoi. Et, du coup, ce qu’il y a le long des canaux est également impacté : des entrées de bâtiments qui sont des quais ou encore des garages à bateaux. Comme vous l’aurez constaté plus haut, j’ai beaucoup aimé ces garages.

Bref, on entend très souvent dire que Venise est une ville à voir… Et je suis tout à fait d’accord! Cependant, de là à dire qu’il s’agit de la ville des amoureux, il ne faut rien exagérer. Comme à chaque endroit sur terre, ça peut être un endroit pour l’amour mais aussi pour la haine (je me rappelle d’ailleurs avoir imaginé une histoire de meurtre dans les mini-ruelles de Venise… il faudrait que je remette la main dessus.).

Ce qui compte avant tout, c’est l’état d’esprit dans lequel on parcourt les ruelles. Et si on a quelqu’un pour partager de beaux moments, c’est cool. N’est-ce pas Maman ? 🙂

L’œil du cyclone

Ces quelques jours ont été une véritable bouée d’oxygène pour moi. C’est la seule semaine de congé que j’ai prise de l’année (mes deux longs week-ends du côté de Bilbao et en Suisse exceptés). Je venais de finir mon mémoire juste avant et j’allais continuer avec ma préparation pour le concourt de ma bourse de doctorat juste après.

Autant dire que ça m’a fait un bien fou et que ça m’a donné un nouveau souffle pour tenir le coup sur les longs mois qui allaient suivre… D’ailleurs, quelles étaient mes raisons exactement ? Question à méditer…

Mais n’oubliez pas : rêvez, voyagez et soyez vous-même!

À bientôt,

Amandine

PS : Avez-vous déjà été agréablement surpris par une ville ?

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6 commentaires

  • Dédé

    Haha « Point positif : on aura pu visiter les deux aéroports de la ville! » → oui, ça c’est de la positive attitude !

    J’ai été surprise aussi de l’ambiance à Venise. J’y avais été entre copines, donc loin du cliché habituel aussi, mais on avait adoré ! Je plussoie ce que tu dis : il y avait beaucoup de monde mais dès qu’on s’éloignait un peu des sentiers battus, ça allait ! On s’est beaucoup amusées à déambuler au hasard des rues, obligées de tourner ou rebrousser chemin à cause des canaux ! On a même eu la « chance » qu’il fasse un peu gris et pleuviote : encore moins de touristes, et une brume fantastique, qui a apporté quelque chose de magique à la ville (mais pour le coup… pas du tout romantique !)

    On avait logé sur Murano, ce qui nous a « obligées » à découvrir aussi la vie « normale » en bateau. Et on avait totalement bugué aussi sur le bateau-poubelle !!! C’est très intéressant de voir à quel point l’espèce humaine s’adapte à tout pour vivre une vie « normale » !

    Pour répondre à ta dernière question, j’ai souvent été agréablement surprise par une ville… Ça tient peut-être au fait que j’improvise beaucoup quand je visite un endroit xD (pas d’attente, pas de déception !)
    Par exemple, je n’attendais rien de particulier de Zagreb, la capitale de la Croatie et j’ai vraiment adoré ! Ou Gand, par exemple, qui avait été une très belle surprise 😉
    Pour n’en citer que deux…

    • Amandine Bertrand

      C’est super intéressant de voir que tu as eu les mêmes impressions que moi! 😀 Et ça permet aussi de se poser la question sur la définition du mot « normal »…
      C’est vrai, pas d’attente, pas de déception! Après tout, c’est peut-être pour ça que j’ai autant apprécié Venise. (Et je suis contente que tu aies autant apprécié Gand! 😀 )

  • Chantal

    Que de bons souvenirs qui reviennent à la surface, que du bonheur ce voyage.
    Je me souviens même de ce couple, la dame en robe de mariée et son époux ou futur époux en costume, qui prenait le même vaporetto que tous les touristes, c’était génial.
    Merveilleux voyage avec toi Amandine.

    • Amandine Bertrand

      J’avoue que je ne me souvenais plus de ce couple! Mais, maintenant que tu le dis, je le revois. C’est comique comme on a parfois des choses différentes qui marquent en vivant la même chose 🙂
      Et oui, c’était génial!

  • Pascale

    Merci pour ton article ! Il m’a remémoré d’excellents souvenirs d’amour « parent-enfants » à Venise, dans le sens inverse pour moi. Je réservais Venise pour découvrir la ville du romantisme avec …
    Et à force d’attendre, j’ai reconsidéré cette vision limitante de la ville et j’y suis allée avec mes trois enfants.
    On a adoré ! Que des bons moments, à s’émerveiller, se perdre dans les ruelles, chercher à goûter les meilleures glaces, et j’en passe !
    Alors, oui, résolument, Venise n’est pas seulement réservée aux couples.

    • Amandine Bertrand

      Je suis contente d’avoir permis à ces bons souvenirs de remonter… et que tu partages ma vision de cette ville!
      Je pense que se perdre dans les ruelles fait vraiment partie de son charme d’ailleurs. En tout cas, merci pour ton commentaire 🙂

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